La mesure du glucose en continu (MGC)
- Ce que c’est : Le moniteur de glycémie en continu (MGC) vérifie automatiquement les valeurs de glycémie toutes les deux à cinq minutes et en fournit un portrait en continu. Il fournit donc les tendances plutôt que les clichés intermittents que procurent par les piqûres au doigt.
- Son fonctionnement : Un capteur inséré sous la peau tous les sept à 14 jours capte des lectures de glycémie et les transmet sans fil à une pompe à insuline, un récepteur à distance ou l’appli d’un téléphone. Les résultats sont affichés en temps réel et peuvent également être téléchargés et examinés par les parents. Certaines familles ont accès aux lectures du MGC de leur enfant à distance sur leur propre téléphone, à l’aide d’une appli.
- Conjointement avec le MGC, certaines pompes à insuline sont dotées d’une fonction qui permet de régler automatiquement la quantité d’insuline administrée d’après la lecture de glycémie ou d’arrêter temporairement l’administration d’insuline lorsqu’on anticipe qu’elle deviendra bientôt trop basse.
- Les capteurs de MGC mesurent la « glycémie interstitielle », c’est-à-dire le glucose contenu dans le liquide qui remplit l’espace entre les cellules. Ce type de glucose est différent du glucose sanguin, mesuré par une piqûre au bout du doigt à l’aide d’un glucomètre. Les lectures de glycémie prises par le capteur présentent un décalage pouvant atteindre 20 minutes par rapport au glucose sanguin. Au moment de traiter une hypoglycémie, les lectures par capteur retrouveront la normale plus lentement que celles par glucomètre. C’est pourquoi il y a un risque de «surtraiter» l’hypoglycémie (c’est-à-dire de la faire monter trop haut). Pour éviter cette situation, il faut vérifier la glycémie (à l’aide d’un glucomètre et d’une piqûre au doigt) si la lecture du capteur ne dépasse pas 4,0 mmol/L 15 minutes après le premier traitement.
- Le MGC ne remplace pas complètement les vérifications habituelles de la glycémie. Certaines lectures de MGC doivent être précédées d’une piqûre au doigt avant d’utiliser les lectures pour doser l’insuline ou de prendre d’autres décisions thérapeutiques, particulièrement si le MGC indique que la glycémie évolue rapidement. Le plan de soins personnalisé (PSP) de l’élève doit préciser les moments où prendre des piqûres au doigt et ceux où utiliser le MGC.
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Les élèves qui utilisent le MGC doivent vérifier leur glycémie sanguine à l’aide de piqûres au doigt dans les situations suivantes :
- Si, après avoir traité une hypoglycémie, le capteur transmet toujours des lectures inférieures à 4,0 mmol/L (voir ci-dessus).
- Si la lecture du MGC ne correspond pas à la manière dont l’élève se sent
- Si le capteur ne transmet pas de lecture
Les avantages du moniteur de glycémie en continu
Le MGC n’a pas les mêmes objectifs ni n’est utilisé de la même façon à la maison et à l’école.
À l’école, le MGC vise principalement à :
- prévenir ou limiter l’hypoglycémie,
- limiter les piqûres au doigt pour vérifier la glycémie avant et après les activités ou tout au long de la journée.
À la maison, le MGC fournit aussi de l’information aux familles sur les tendances de glycémie pour les aider à prendre des décisions sur la prise en charge et le traitement de l’enfant. Elle permet de rajuster la glycémie rapidement, ce qui devrait maximiser la période de maintien de la glycémie dans les valeurs ciblées.
Le plan de soins personnalisé devrait préciser les attentes relatives à l’utilisation du MGC à l’école, afin d’être raisonnable et réalisable à la fois pour la famille et le personnel scolaire.
Aperçu de la technologie de MGC
La technologie de MGC évolue rapidement et peut être plus avancée que ce qui est décrit dans le présent document. En général, il y a trois moyens de lire l’information transmise par le MGC :
- Sur un appareil intelligent (téléphone ou montre)
- Sur un récepteur de MGC portable distinct
- Sur l’écran d’une pompe à insuline (système intégré)
En plus d’afficher la glycémie captée à tout moment, le MGC peut afficher des « flèches de tendance » pour indiquer une hausse ou une chute rapide de la glycémie. Certains MGC peuvent également :
- déclencher une alarme lorsque la glycémie captée est supérieure ou inférieure à une valeur donnée (établie par la famille ou l’utilisateur);
- suspendre l’administration d’insuline par la pompe si la glycémie captée est faible ou si on anticipe qu’elle le deviendra (s’applique seulement aux systèmes intégrés);
- accroître l’administration d’insuline par la pompe lorsque la glycémie captée est élevée (boucle fermée hybride).
À la maison, les familles peuvent utiliser ces fonctions régulièrement. À l’école, des alarmes fréquentes peuvent devenir dérangeantes en classe et entraîner une désensibilisation aux alarmes. De plus, le personnel scolaire n’est généralement pas en mesure d’effectuer la surveillance active des tendances glycémiques de l’élève.
Le plan de soins doit viser à maintenir un équilibre sécuritaire et respectueux entre les besoins de l’élève et ce qui est réalisable en milieu scolaire.
Recommandations
Au début de l’utilisation du MGC à l’école
- La famille devrait envisager de faire porter le MGC à l’enfant pendant un certain temps en réglant l’alarme du MGC pour signaler seulement les seuils d’hypoglycémie.
- Avant d’intégrer le MGC au plan de soins personnalisé de l’élève, la famille doit être à l’aise d’utiliser l’appareil et avoir déjà eu l’occasion d’ajuster les doses d’insuline (d’après les données obtenues à la fin de la journée d’école) pour réduire la probabilité d’alertes d’hyperglycémie et d’hypoglycémie. Ainsi, au moment de commencer à porter le MGC à l’école, l’élève devra peut-être continuer de se piquer le doigt jusqu’à ce que le MGC soit officiellement intégré au plan de soin.
Après le début de l’utilisation régulière de MGC à l’école
- Le calibrage du MGC, s’il est nécessaire, doit être effectué à la maison.
- Les parents peuvent décider ou non d’utiliser les lectures du MGC pour déterminer la quantité d’insuline nécessaire lors des repas, des collations et des activités (plutôt que de se fier aux lectures du glucomètre). C’est une décision personnelle, qui dépend de leur perception quant à la précision du MGC et de l’utilisation approuvée par Santé Canada. Cette décision doit être soulignée clairement dans le plan de soins de l’élève.
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Lorsque les lectures du MGC et du glucomètre diffèrent, celles du glucomètre sont considérées comme les plus fiables.
- Il ne faut pas utiliser les lectures du MGC si les symptômes de l’élève ne correspondent pas aux lectures captées.
- Il faut utiliser les piqûres au doigt avant de traiter de nouveau l’hypoglycémie si la lecture du MGC demeure inférieure à 4,0 mml/L au bout de 15 minutes.
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Alarmes
: Parmi les avantages du MGC, les utilisateurs peuvent régler les alarmes pour être informés des seuils d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie. Ils fixent les seuils des alarmes, réglés de manière à assurer la sécurité de l’élève. Pour l’école, il est recommandé d’effectuer les réglages suivants :
- Régler l’alarme d’hypoglycémie à un maximum de 4,5 mmol/L (la plupart optent pour 3,5 mmol/L à 4,5 mmol/L).
- Éteindre l’alarme d’hyperglycémie à l’école. Si elle reste allumée, envisager de la régler à au moins 15 mmol/L. Les tendances individuelles de chaque élève peuvent justifier des seuils d’alarme plus ou moins élevés, tout en limitant le plus possible les dérangements pendant la journée d’école.
- Éteindre les alarmes de « seuil à la baisse » ou de « seuil à la hausse » à l’école (qui se déclenchent quand la glycémie augmente ou chute rapidement, mais demeure dans des valeurs normales).
Note
Note sur l’utilisation des téléphones dans les écoles
De nombreux enfants atteints du diabète de type 1 utilisent leur téléphone intelligent avec leur MGC (moniteur de glycémie en continu) ou leur pompe à insuline pour obtenir de l’information essentielle qui éclaire leurs décisions en matière de traitement. Cette information aide l’élève à gérer sa glycémie et à éviter les urgences. L’école devrait autoriser l’élève atteint du diabète à transporter son téléphone avec lui en tout temps. Voir également le document de Diabète Canada, en anglais.
- Réaction aux alarmes d’hypoglycémie et aux flèches de tendance
- Les enseignants et le personnel scolaire n’ont pas à surveiller les flèches de tendance ni à réagir lorsque la glycémie se situe dans les valeurs ciblées et que l’élève ne présente pas de symptômes.
- Si l’alarme d’hypoglycémie se déclenche, il faut traiter l’élève conformément à son plan de soins. On peut aussi le traiter lorsque sa glycémie se situe entre 4 mmol/L et 5 mmol/L (ou selon les indications du PSP), que les flèches de tendance pointent vers le bas ou que l’élève présente des signes et symptômes d’hypoglycémie.
- Accès aux données de MGC à distance : Le récepteur devrait rester avec l’élève pendant la journée scolaire. Pour des raisons de protection des renseignements personnels, les membres du personnel scolaire ne devraient pas utiliser leur appareil personnel pour surveiller la glycémie de l’élève. Ils peuvent accepter d’utiliser un autre appareil fourni par la famille, mais n’y sont pas obligés. La décision dépend de l’école, des politiques provinciales ou du degré d’aise.
- Le personnel scolaire n’est pas tenu d’ entretenir le MGC . Si le MGC ou son récepteur est défaillant ou que le MGC n’a pas été calibré :
- vérifier la glycémie à l’aide du glucomètre de l’élève aux moments indiqués dans le plan de soins, ou
- un membre de la famille viendra à l’école et s’occupera des soins de l’enfant jusqu’à ce que le système fonctionne en toute sécurité.
Les responsabilités de l’école à l’égard du MGC
- Le personnel scolaire vérifiera les lectures du MGC ou aidera l’élève à vérifier les piqûres au doigt à la fréquence indiquée dans le plan de soins (généralement pas plus que toutes les deux heures).
- Le personnel scolaire traitera l’hypoglycémie lors :
- d’une alarme d’hypoglycémie ou d’une glycémie sanguine inférieure à 4 mmol/L;
- d’une glycémie de 4 mmol/L à 5 mmol/L et de symptômes d’hypoglycémie ou de flèches de tendance à la baisse;
- conformément au plan de soins individuel ou au plan de soins provincial (s’il est disponible).
- Aviser un parent ou un tuteur en cas d’alerte de calibrage, de défaillance du MGC ou de valeurs de glycémie supérieures ou inférieures aux seuils indiqués dans le plan de soins individuel.
- S’assurer que le personnel responsable des approvisionnements sait que l’élève utilise un MGC et est muni d’un récepteur ou d’un appareil intelligent.
Les responsabilités des parents à l’égard du MGC
- Fournir le MGC et le récepteur. Le récepteur reste avec l’élève (et non avec le personnel scolaire). Il faut prévoir la marche à suivre lors d’activités comme l’éducation physique, où l’élève ne peut pas toujours avoir le MGC près de lui (les lectures s’arrêtent lorsque le récepteur est hors de portée).
- Au besoin, calibrer le MGC à la maison avant le départ à l’école.
- Fournir un glucomètre, des lancettes et des bandelettes et s’assurer que le plan de soins de l’élève contient l’information nécessaire pour vérifier la glycémie en cas de défaillance du MGC, d’alerte de calibrage, de symptômes qui ne correspondent pas à la lecture du MGC ou de situations où l’élève ne porte pas de MGC.
- Vérifier les données et les tendances de MGC de l’enfant à la fin de la journée d’école et rajuster la prise en charge du diabète en conséquence.
- Régler les alarmes du MGC pour limiter les perturbations tout en réduisant les risques d’hypoglycémie :
- Alerte élevée : assez élevée pour limiter les perturbations
- Alerte faible : 4,5 mmol/L (certains préfèrent un seuil de 3,5 mml/L à 4,5 mml/L)
- Alarme de rappel de l’hypoglycémie : 30 minutes
- Alertes des chutes et des hausses : hors fonction
Source : Le diabète à l’école. diabetealecole.ca © Société canadienne de pédiatrie
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